Émotion vient du latin « e movere » qui signifie ébranler, mettre en mouvement. L’émotion est un mouvement affectif soudain et temporaire consécutif à une interaction humaine, un évènement ou une pensée, accompagné de modifications physiologiques. Quand on ressent une émotion, notre corps réagit de façon interne et externe. Le rythme cardiaque et la respiration augmentent, les expressions du visage et la couleur de peau changent (crispation, sourire, mouvements oculaires, rougeur, pâleur…). Lorsque nous ressentons une émotion, notre corps la traduit par des mouvements corporels (agitation, recul, abattement…)

Il existe 6 émotions de base que l’enfant ressent dès sa première année de vie : la joie, la tristesse, la peur, le dégout, la surprise et la colère.

La joie est un sentiment de plaisir en réponse à une situation favorable à l’individu. Dès lors que nous satisfaisons notre plaisir, la dopamine (neurotransmetteur de la motivation et du bien-être) se diffuse dans notre organisme, apportant joie, bonheur et plénitude. Plus le cerveau est en relation avec ce bien-être, plus il va chercher à revivre cette expérience agréable. Cela pourrait expliquer pourquoi un enfant à qui on a donné une friandise, va chercher à en obtenir une seconde ! Et s’il n’y parvient pas, cette émotion de joie peut facilement se transformer en frustration, puis en colère.

La colère exprime un besoin non entendu, elle manifeste un mécontentement, une frustration. Cette émotion est un message visible qui s’exprime physiquement (rougeur, sourcils froncés…) et physiologiquement (augmentation du rythme cardiaque, hausse de la température corporelle…). Elle est utile pour informer l’autre que les limites sont atteintes ou signale la présence d’un trop plein d’émotions ; de la tristesse, de la peur ou encore du stress.

La tristesse est le plus souvent une émotion passagère qui traduit une déception, un désespoir face une situation que la personne n’accepte pas ou ne comprend pas. La tristesse se traduit par des pleurs, une perte d’énergie et parfois, par de la mélancolie. Si ce sentiment est normal et naturel, il convient d’y prendre garde pour ne pas laisser s’installer une forme sévère de tristesse : la dépression et son ensemble de pensées négatives. Il faut bien différencier ce phénomène, de la tristesse passagère ou d’une immense tristesse ressentie lors d’un deuil. L’ensemble des pensées négatives qui peut accompagner la tristesse peut être vecteur d’une peur chronique.

La peur nous permet de nous écarter d’une situation ressentie comme dangereuse grâce au processus du stress. À l’approche d’une source de chaleur, notre cerveau reçoit un message d’alerte pour nous informer d’un danger potentiel. Ce reflex nous permet d’apprendre. La peur est positive. En revanche, quand la peur s’installe de façon prolongée, on parle de peur chronique. Lorsqu’un enfant fait régulièrement des cauchemars, il est courant qu’il appréhende l’heure du coucher. Il a peur d’avoir peur. Nous allons tenter d’éviter toutes situations qui nous rappellent un évènement effrayant, anticipant notre peur.

Si la peur est négative et la joie positive, la surprise peut être les deux. Si vous recevez une facture inattendue, mauvaise surprise ! En revanche, si votre mari vous offre des fleurs, bonne surprise ! Ces deux émotions peuvent vous amener à en ressentir d’autres : la colère pour la facture et la joie pour les fleurs !

Le dégoût quant à lui est une réaction adaptative qui nous évite de vivre une situation ressentie désagréable ou nocive pour la santé. Il peut aussi venir d’une idée qui nous semble répugnante sans qu’elle soit vraiment dangereuse. Le signal de base envoyé dit « attention, c’est mauvais », mais l’est-ce toujours ? Dans ce cas aussi, tout est question de perception !

Depuis plusieurs années nous entendons parler d’intelligence émotionnelle, mais qu’est-ce donc ?

Salovey & Mayer, tous deux psychologues en donnent cette définition « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ». En résumé, en prêtant attention à son environnement et en exprimant ses émotions, nous parvenons à nous comprendre puis nous accepter de façon adéquate et ainsi réguler nos propres émotions ainsi que celles de notre entourage.

Accepter ses émotions ne signifie pas accepter une situation, mais bien accueillir le ressenti, l’accepter et en tirer un apprentissage, cela permet à l’individu de soigner sa santé psychologique. Accueillir ses émotions permet de faire preuve d’empathie à l’égard des autres. En prenant conscience de ses propres émotions, la personne modifie ses perceptions et prend du recul face à certaines situations problèmes, les siennes et celles de son entourage, qu’elles soient personnelles ou professionnelles. Une meilleure compréhension s’installe et permet d’éviter certains conflits.

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Les émotions chez les enfants

Un nourrisson de quelques semaines sourit soit de manière spontanée, pendant le sommeil, ou en réponse à des stimuli multisensoriels (tactiles, visuels, vocaux). Quand un enfant de quelques semaines entend ou voit ses parents, il leur répond par un sourire. Même s’il n’en a pas vraiment conscience, il comprend très rapidement que le sourire est un puissant vecteur d’attachement.

Le nouveau-né exprime également très tôt ses émotions négatives par des pleurs.

Selon certaines recherches, il exprimerait plus souvent de la colère par manque d’autonomie, ou dans des situations inconfortables. Mais, il est difficile de savoir ce qu’il ressent réellement. Peut-être de la peur ou de la tristesse ?

Enfant, nous nous exprimons plus facilement par la colère jusqu’à trois ans. Dès lors, plus autonomes et ayant accès au langage, nous parvenons à recevoir et transmettre nos émotions plus calmement. Si nous interprétons les émotions de nos pairs, c’est grâce aux connexions entre nos yeux et notre cerveau. En effet, c’est essentiellement en regardant le visage de l’autre que nous évaluons ses émotions. Quand nous regardons un visage, notre oeil est attiré naturellement vers les yeux et la bouche de notre interlocuteur, nous recevons un nombre d’informations utiles à la compréhension de l’autre.

Nous décryptons ainsi le monde qui nous entoure et prenons les dispositions qui s’imposent pour une meilleure adaptation aux situations. Les personnes souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) explorent moins les visages et particulièrement les yeux, donc les émotions de leurs pairs. Ils ont toutes les difficultés à décoder et à s’adapter aux émotions que d’autres ressentent. Il n’est pas rare qu’un jeune enfant porteur de TSA éclate de rire en vous voyant pleurer. Cela n’est dû qu’à un mode de traitement de l’information différent, non pas à un manque d’empathie. Certaines recherches montrent que notre cerveau arrive à maturité vers l’âge de 25 ans.

Jusqu’à cet âge, et plus nous sommes jeunes, plus nos réactions face aux situations ainsi qu’aux émotions peuvent être décuplées, simplement parce que certaines connexions neuronales ne sont pas encore achevées. Il devient donc normal qu’un enfant fasse des colères, c’est aussi pour lui une façon d’apprendre. Mais, si ce processus est naturel, il n’en est pas moins compliqué à appréhender par les parents. Je reçois dans mon cabinet des enfants pour qui gérer leurs émotions reste compliqué, et ce, bien après 10 ans. Rassurer le parent est la première étape vers une meilleure compréhension de l’enfant.

L’hypnose étant un état modifié de conscience qui fait appel à l’imagination, il est aisé pour les enfants d’entrer en « transe hypnotique », leur imagination n’ayant pas de limite. Lors des séances, nous faisons appel à des « conseillers intérieurs » qui aident l’enfant à trouver en lui-même les solutions pour recevoir ses émotions et les traiter d’une façon plus adaptée. Grâce aux conseils « d’un super moi » l’enfant visualise les situations à forte charge émotionnelle dans lesquelles il se trouve et met en place des techniques particulières. C’est grâce à l’écoute que l’enfant se sent suffisamment en confiance pour livrer ses ressentis. C’est souvent de manière détournée que l’enfant parle de ses émotions. J’utilise les cartes créatives de Lise Bartoli qui sont joliment illustrées et reflètent le monde imaginaire des enfants. L’enfant transpose ses émotions sur un personnage qui peut lui ressembler dans certains aspects de sa vie ou être complètement différent. Mais cela n’a pas d’importance, l’essentiel, c’est que le travail se fasse de manière efficace et pertinente.

L’hypnose pour l’adulte agit au niveau des ressentis et de l’anticipation que celui-ci peut mettre en place en fonction du lieu ou de la situation dans lequel il se trouve. Dans un état de relaxation profonde, la personne vit un lâcher prise et une meilleure vision de son environnement et de ses émotions.
Grâce aux suggestions hypnotiques, l’adulte revit une situation dans laquelle les émotions prennent le dessus. Cette situation peut lui venir de l’enfance.

Les émotions qu’il a vécues à un moment donné lui reviennent en mémoire et sont ancrées dans son cerveau de façon involontaire et inconsciente. S’il a vécu des situations stressantes, son cerveau a fait le lien. Prenons l’exemple d’un enfant qui voit, à plusieurs reprises, ses parents discuter un peu vivement, emportés par leurs passions. Lorsque les parents n’ont pas pris le temps de lui en expliquer les raisons et de le rassurer, que peut ressentir cet enfant ? Que peut-il se dire ?

 

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Envahit par l’incompréhension et l’inconfort que lui procure cette situation, il pourra ressentir stress et peur. L’enfant répondra à un reflex naturel : la fuite « je pars dans ma chambre, je me bouche les oreilles, j’ai peur, je ne veux plus rien entendre ». De manière caricaturale, il y a fort à parier que l’enfant en conclu que, discuter, se confronter, échanger ses points de vue, cela fasse peur, et que cela soit stressant. De plus, de façon reflex, être stressé, c’est fuir, fuir c’est crier.

À l’âge adulte, il parait probable que l’attitude de cette personne soit conditionnée à ses ressentis, émotions et réflexes protecteurs mis en place durant l’enfance. L’évaluation du danger s’opérera de la même façon. Lorsque l’enfant devenu adulte se trouve face à une situation qui ressemble de près ou de loin à ce qu’il a vécu, il opérera les mêmes réflexes.

Discuter, c’est stressant, stresser c’est fuir… Point de discussion possible !

Sous hypnose, l’adulte revivra ces scènes. Ou plutôt, c’est l’enfant en lui qui les revivra ! Grâce à un travail en amont durant nos séances, cette personne apportera les changements nécessaires que son vécu d’adulte lui offre. À l’âge adulte, l’évaluation du danger ou de l’inconfort est différente et pourtant les réflexes sont ancrés si profondément, inconsciemment, que c’est bien sur l’inconscient qu’il faut concentrer ce travail.

Parfois, il arrive que l’adulte ne parvienne pas à mobiliser toutes ses ressources pour sortir de ce schéma. Mais n’ayez crainte, il existe d’autres techniques comme l’EMDR pour effectuer ce travail et désensibiliser les émotions trop envahissantes. Au souvenir d’un événement qui ravive des émotions trop fortes, la personne est comme envahie par celles-ci. Nous porterons notre attention sur chacune d’entre-elles afin de les « évacuer » et de les rendre moins sensibles.

Par définition, une émotion est un reflex automatique, soudain et passager qui a une action immédiate sur notre physiologie. Je vous enseignerai des techniques respiratoires comme la cohérence cardiaque qui vous permettra de réguler automatiquement vos émotions. La cohérence cardiaque agit à l’instant T sur votre organisme. Elle maintient à un niveau acceptable le cortisol qui est l’hormone du stress et permet de garder à l’équilibre votre système nerveux autonome. Ainsi, les explosions de colère, les accès de tristesse et les grosses peurs garderont leur efficacité dans les situations ou votre vie serait en danger, mais resteront sous contrôle dans votre vie quotidienne.

Il est indéniable que nos émotions sont issues de processus naturels et salvateurs. Elles permettent à notre organisme de ne pas imploser face aux événements de notre vie. En revanche, lorsqu’elles deviennent trop envahissantes, elles nous conduisent à réagir de façon inadaptée. Enfermement sur soi, colère incontrôlable et répétitive, tristesse excessive sont les conséquences d’émotions mal gérées ou mal canalisées. Nous empêchant de devenir une version améliorée de nous même, un adulte 2.0.

 

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