La peur est une réaction physique face à un stimulus dangereux ou considéré comme tel. La peur est un reflex naturel programmé dans notre cerveau reptilien. Face à une perspective de danger, le cerveau émet un signal d’alarme ayant pour conséquence un ensemble de réactions physiologiques puis physiques : le rythme cardiaque, le flux sanguin et la respiration augmentent pour nous permettre de réagir face à ce stimulus. La personne confrontée à une peur se prépare soit à fuir, soit à combattre pour assurer sa survie.
La peur est un phénomène normal et salvateur qui mobilise notre cerveau et notre corps. Que se passerait-il à l’approche d’une personne mal intentionnée, si nous n’avions pas ce reflex de fuite ?

fonctionnement cerveau

Les symptômes de la peur sont nombreux tant sur le plan physique que psychologique.

Sur le plan physique, l’anxiété liée à la peur peut causer des contractions musculaires, le système digestif peut être impacté et entraimer des diarrhées. L’accélération du rythme cardiaque et de la respiration entraîne des palpitations et des difficultés respiratoires, des sueurs peuvent apparaitre.

Sur le plan mental, l’anticipation de situations potentiellement anxiogènes peut créer des troubles du sommeil, donc de la fatigue et une plus grande irritabilité. Nous savons que le manque de sommeil a des répercutions sur l’apprentissage et la mémorisation. D’où l’importance de prêter attention aux éventuelles peurs de nos enfants.

Si la peur est un phénomène normal, elle peut devenir chronique, on parlera de phobie. Notre cerveau apprend très rapidement et les circuits de la peur peuvent se mettre en place d’une façon prolongée et non fondée. Malheureusement dans certain cas la peur peut être transmise. Le parent qui souffre d’arachnophobie peut transmettre sa peur à son enfant. Prenons pour exemple, un enfant qui s’approche d’une araignée devant son parent. Celui-ci, à la vue de son bambin s’approchant de l’objet de sa peur, pourra lui transmettre sa phobie en criant ou en l’en éloignant vivement, faisant automatiquement peur à l’enfant, lui-même guidé par ces réflexes de survie. Le message involontaire envoyé est « à la vue de cet insecte, je dois crier et reculer, j’ai eu peur » araignée, égale, peur.

Nous pouvons avoir peur par anticipation. Le souvenir d’une situation potentiellement dangereuse à un instant T peut nous conduire à faire des associations malheureuses : la dernière fois que j’ai conduit sur cette route, j’ai croisé un chauffard. J’ai eu peur, j’ai cru mourir ! Cette route est dangereuse, la voiture est un facteur de mort, conduire c’est mourir !

La peur a de nombreuses conséquences. En réaction, nous pouvons nous figer, comme à l’approche du vide, et perdre nos moyens lorsque nous devons parler en public ; la gorge se sert et dérouler son discours devient quasiment impossible. Les répercussions peuvent être handicapantes. Nous allons tenter par tous les moyens d’éviter de telles situations stressantes en reportant ce discours par exemple. La personne auto alimente ses peurs et s’interdit toute réussite potentielle.

Nous savons que les phobies sont des peurs déclenchées par certaines situations pouvant nuire à la capacité d’adaptation d’une personne ou l’amener à complètement éviter la situation.

Il existe de nombreuses phobies qui peuvent être spécifiques :

peur phobies©Les phobies Sociales qui sont caractérisées par une peur incontrôlée d’évoluer dans un cercle autre que familial. Par peur du jugement extérieur ou à cause d’une faible estime de soi, ces individus s’excluent d’eux-mêmes des événements durant lesquels ils pourraient être confrontés au regard extérieur. Certaines personnes qui semblent à l’aise en société peuvent ressentir une forme de phobie sociale si elles ont le sentiment d’être au centre de l’attention. L’Agoraphobie peut être définie comme une peur intense d’être dans des lieux qui semblent dénués d’échappatoire, comme si la personne se sentait prisonnière sans aucun moyen de s’échapper. Les centres commerciaux, les lieux publics en tout genre sont la cause d’une immense angoisse.

L’amaxophobie ou la peur de conduire réunit les mêmes symptômes que l’attaque de panique, bouffées de chaleur, vertiges palpitations, tremblement des jambes incontrôlé, malaise, dépréciation de soi. La personne peut être figée face à cette terreur incontrôlable, engendrant de sérieux problèmes au quotidien et de dépendance à l’autre. Comment se rendre au travail, faire les courses, conduire les enfants à l’école ?

L’aquaphobie ou peur de l’eau génère une peur panique, de l’anxiété à la vue ou au contact de l’eau. Le fait d’être éclaboussé, de mettre un pied dans l’eau ou de ne pas avoir pied dans une piscine peut engendrer une attaque de panique handicapante. De fait, de simples activités de détente comme aller à la plage en famille, accompagner les enfants dans leurs activités de loisirs ou apprendre à nager peut relever de l’impossible.

L’arachnophobie ou la peur des araignées est la plus répandue des zoophobies, c’est-à-dire la peur des animaux. Même si la personne a conscience de la petitesse de cet insecte, elle peut être amenée à faire un détour pour ne pas s’en approcher. Et pourquoi pas passer la nuit à l’observer de peur que l’araignée ne se jette sur elle.

Certaines phobies peuvent nous venir d’histoires racontées, de notre culture, de films que nous avons pu regarder enfant, alors que notre cerveau n’était pas préparé à recevoir ces images. La peur des clowns, la peur des profondeurs marines ; avec ce petit générique qui nous vient aux oreilles dès que nous n’avons plus pied à la mer, la peur des serpents cet animal perfide dont on nous a dit qu’il était capable de nous détourner du droit chemin. Je me souviens d’une amie qui se reconnaitra peut-être, qui me racontait que son oncle, lors d’un déplacement en Afrique, avait vu son bras devenir la résidence principale d’une araignée et de sa progéniture. J’ai moi-même mis longtemps à me défaire de cette image. J’avoue ne pas aimé les araignées même si je ne monte plus sur la table à sa simple vision !

Quelque soit votre phobie, vous n’êtes pas seul. 10 à 20 % des personnes disent avoir des phobies plus ou moins invalidantes. Il convient de s’en occuper avant qu’elles ne vous empêchent de mener une vie normale ou d’accéder à certaines opportunités.

 

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Quelles sont les traitements face aux phobies ?

Le recours à la chimie peut s’avérer efficace pour certaines phobies trop envahissantes. Votre médecin sera vous conseiller, s’il juge nécessaire, l’usage de médicaments type antidépresseurs ou bêtabloquants. Les thérapies comme l’hypnose ou l’EMDR ont d’excellents résultats sur ces troubles anxieux. Lors de la transe, le patient voit émerger les causes de ses phobies. Il s’agit ensuite de les désensibiliser grâce aux suggestions hypnotiques appropriées.

Si la cause de la phobie est de l’ordre traumatique ou due à une association d’évènements, l’EMDR se révèle un allié efficace pour en finir avec ces phobies. Je reçois une patiente qui me dit avoir peur des araignées, une peur paralysante qui dure depuis huit mois. Elle m’indique avoir eu, trois mois avant, un accident de la circulation sans gravité. La thérapie révèle que quelques secondes avant l’impact, son regard est attiré par une araignée sur le tableau de bord du véhicule.

Cette personne a inconsciemment fait le lien entre araignée et accident. Je vois une araignée, attention impact. Je vois une araignée, je crains pour ma vie. L’araignée est dangereuse !

Reprenons l’exemple de l’individu qui a peur de parler en public. Un homme d’une trentaine d’années qui pêne à évoluer professionnellement vient me consulter. Il est pourtant très performant au dire de son employeur qui souhaite lui confier des missions plus exigeantes ! Il refuse les opportunités d’évolution qui s’offrent à lui, prétextant un manque de formation. Lors d’une séance d’hypnose, il se remémore une présentation qui ne s’est pas bien passée dans son poste précèdent. L’emploi que lui propose son employeur est justement de présenter les qualités de son entreprise à l’international. Inconsciemment, ce patient s’est interdit d’évoluer professionnellement de crainte de devoir parler en public, ce qui lui avait posé un problème auparavant ! Après quelques séances de désensibilisation, ce patient a repris confiance en lui et a finalement accepté ce poste prometteur !

En résumé, toutes les peurs sont différentes et sont fonction de leur nature, de leur origine et de leur sévérité. Une fois déterminés les composantes et les déclencheurs des phobies, j’utilise des techniques différentes qui vous permettent d’apprivoiser vos craintes et ainsi de retrouver équilibre et mieux-être.

L’hypnose agit tant sur les représentations que sur les ressentis. En modifiant les représentations de tel ou tel évènement, les émotions ou ressentis seront différents. Ces modifications rendent possible l’émergence de comportements plus adaptés. C’est pendant la transe hypnotique que le patient laisse émerger les possibilités de guérison, ou plutôt les solutions à mettre en place pour répondre à ses problématiques et recadrer ses comportements.

 

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